Victoire, les saveurs et les mots (2006) de Maryse Condé et Mes quatre femmes (2007) de Gisèle Pineau ont le trait common de mettre en scène de protagonistes femmes sorties de l'histoire familiale de écrivaines. En traçant la vie de leurs ancêtres, se penchant sur leurs luttres e leurs histoires personnelles, Condé et Pineau s'inscrivent dans une tradition féminine qui s'est donné pour objectif de prêter une voix aux femmes des générations précédentes. Ce qui auparavant état réservé à tradition orale entre maintenant dans le monde de la littérature grâce à l'écriture. L'écriture devient ainsi un lien vers le passé qui permet à l'écrivaine d'établir un contact avec sa propre histoire personnelle ainsi qu'avec celle de son pays. De cette façon, l'écriture subvertit la norme mâle et coloniale qui régit l'historiographie, rompt le silence des femmes, fait entrer ces femmes dans l'histoire écrite, en affirmant par la même occasion la position de auteures qui lancent un défi à la sociéte coloniale et patriarcale et leur pratique d'imposer le silence aux femmes. Dans ce travail, afin de dégager ses techniques utilisées pour écrire l'histoire au féminin et m'interroger sur leur rapport à l'écriture de soi, je vais me concentrer sur trois aspects dans la comparasion entre Condé et Pineau : les textes comme sources de savoir, les expressions de créativité et les stratégies fictionnelles dans l'écruture (auto)biographique.