Lettres parisiennes, correspondance entre Nancy Huston et Leïla Sebbar publiée en 1986, est avant tout consacrée à la question de l’exil et de l’identité, mais la tension souvent discutée entre la maternité et la création est également mise en relief. Le présent article a pour but d’analyser la perspective de Nancy Huston sur la question. Alors qu’elle rapporte au lecteur toutes les difficultés à combiner maternité et création, Huston montre comment la maternité fonctionne comme une source d’inspiration pour son travail d’écrivain, comme matière de ses lettres et comme point de départ pour des réflexions sur d’autres thèmes. Les références fréquentes aux précurseurs féministes telles Virginia Woolf et Simone de Beauvoir seront analysées tout au long de l’article dans une tentative de positionner Huston au sein de ce contexte féministe.
Lettres parisiennes, a correspondence between Nancy Huston and Leïla Sebbar published in 1986, is mainly devoted to questions of exile and identity, but the much-debated tension between motherhood and creation also receives some attention. The present article aims at analysing the perspective of Nancy Huston regarding this question. While telling the reader of her difficulties of combining motherhood and creation, Huston is at the same time showing how motherhood also functions as an inspiration for her writing, as content of her letters and as a point of departure for reflections on other themes. The frequent references made to feminist predecessors such as Virginia Woolf and Simone de Beauvoir will be analysed throughout the article in an attempt to place Huston within this feminist context.